Je me sens obligé de parler des tests. Ma carrière de chercheur a commencé par un doctorat de science sur l’évaluation des tests de diagnostic et de dépistage. Je n’ai rien dit là dessus depuis le début de la crise Covid-19 car j’ai eu parfois du mal à suivre les affirmations des uns et des autres sur ce sujet.
Mais à ce stade de l’épidémie, juste avant les fêtes de fin d’année 2021, j’ai envie de dire : testez-vous à tour de bras avec les autotests, inciter vos pharmaciens à vous les vendre, car ils sont les seuls à pouvoir vous les fournir (dans certains pays voisins, on peut commander sur internet ou acheter en supermarché !). Ils n’y ont pas intérêt car l’autotest vendu leur rapporte moins que la réalisation des tests « antigéniques » fait par eux. Je ne dis pas que c’est la seule raison de leur réticence à mettre les boites d’autotests en vitrine, mais....
Certes, les puristes diront que les autotests sont moins sensibles que les tests PCR et même que les tests antigéniques fait par les pharmaciens, les mêmes dans mon esprit (on peut voir les études ?). Ou encore, « ils » ne sauront pas faire ! Il est vrai qu’avec le tutoriel fournit il faut s’accrocher, mais on pourrait faire mieux comme « mode d’emploi » tout public. On oppose aussi qu’il y aura peut-être plus de faux positifs, qui vont emboliser les consultations...
Mais c’est à mettre en regard des délais à faire des tests aujourd’hui, car il faut une ordonnance pour être remboursé (et donc un RDV et une consultation médicale), et on y ajoute le délai d’une part à se décider pour faire un test non remboursé, et d’autre part le temps d’attente pour avoir le résultat. Et les limites des horaires, le soir et la nuit impossible.
C’est trop long... on a pu transmettre le virus.
Pourtant, aujourd’hui, pas une réunion, pas un transport, pas un dîner sans que quelqu’un crachote, tousse, ait perdu la voix, se mouche, éternue... et dise, ah mais non c’est un rhume, j’ai toujours ça à cette époque. La Covid, non, non, ça ne risque pas...J'ai même été vacciné. Et on apprend au détour d’une conversation après coup que, oui, il ou elle a été testé(e) positivement, il ou elle est hospitalisé(e) avec diagnostic de Covid...
D’ailleurs les indicateurs de l’épidémie montrent une augmentation rapide en cette fin d’année, et tout le monde attend la sanction, le dictat présidentiel : on ferme ou pas, on arrête les réunions et les dîners ou pas, on bloque les voyages ou pas, le préfet nous autorise ou pas à se faire la bise, etc. Et on se plaint, « j’en ai assez, il faut arrêter ça », « ils ne font pas ce qu’il faut ».
Mais ce qui me frappe, presque 2 ans après son début c’est l’absence de recul et de maturité individuels sur la pandémie, sur le virus, sur les outils à disposition de chacun de freinage de sa circulation : par analogie au VIH, jamais un préfet n’a eu à autoriser ou pas un acte sexuel avec ou sans préservatif ! ou à forcer les citoyens à se tester. On n’a pas gagné à 100% encore sur l’épidémie de VIH, mais nos sociétés et les citoyens ont appris à gérer une réduction significative du risque de transmission sans interférence forte du président de la République. Chacun (ou presque) y met du sien
J’en revient aux tests COVID : il va y a voir des réunions, des dîners, des retrouvailles.
Pour que notre société gagne en maturité, se prenne en main et devienne plus responsable : Faire provision de masques, ceux dits chirurgicaux et des FFP2, pour bien gérer les transports, les bains de foule... Continuons à mettre du gel hydro-alcoolique dès que possible, à garder de la distance autant que possible, à limiter la durée des échanges.
Et autotestons-nous chaque fois qu’il y a un doute,
Un autotest pour tous avant la soirée de Noël, un autotest pour tous avant les dîners, un autotest avant les retrouvailles de famille ou d’amis.
5 Euros chacun à débourser aujourd’hui, C’est le prix d’une bière !
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.