Le journal La Croix m'a demandé de réfléchir à la transmission de la science dans le cadre d'une rubrique d'été sur cette thématique.
La publication est disponible en PDF (Téléchargement La_Croix_Transmission Sciences). J'y parle de cette aventure de toujours qui a été le partage de la connaissance scientifique sans frontière, plutôt lentement à certaines époques, avec des "trous", mais surtout de la formidable dissémination mondiale des résultats scientifique après la deuxième guerre mondiale, indépendamment des conflits, guerres froides ou chaudes, etc.
Aujourd'hui deux enjeux de natures différentes peuvent faire obstacle à ce partage "solidaire" de la connaissance scientifique :
La premier est lié aux brevets, à la propriété intellectuelle, au besoin de rentabiliser la production de connaissance : ainsi, là ou les scientifiques échangeaient librement au 20ème siècle, il faut maintenant qu'ils déposent des brevets, cachent leurs découvertes, passent sous les fourches caudines de services de com, car la connaissance est devenue un enjeu financier et politique important. Quelle qu'en soit la légitimité, cette course à la protection et au contrôle de la diffusion de la connaissance comporte un risque majeure de stérilisation de la connaissance scientifique, car le partage en temps réel y est essentiel.
Le deuxième enjeu est lié à la compréhension de ce que produit la science, l'interprétation de ses résultats, la possibilité d'inclure cette connaissance dans la décision politique. La traduction des résultats scientifiques pour les politiques alors qu'ils doivent décider autour d'enjeux qui sont issus de la science est essentielle. Pour l'exemple, parlons des OGM, de la pollution, de la vaccination, des champs électromagnétiques, de l'énergie et des transports, du climat, etc. L'interface peut être compromise par le manque d'intérêt des décideurs pour en comprendre un minimum la "logique" et pour admettre aussi que la science ne remplace pas la décision.
Comment intégrer les chercheurs dans le processus politique démocratique ? c'est un mouvement à double sens : un vrai travail pour les scientifiques eux-mêmes, peu habitués pour beaucoup d'entre eux à cette interface, et pour les politiques, car l'expertise scientifique est très différente de l'expertise gestionnaire et politique.
Bonne lecture de fin d'été.
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