Désolé, ce message est un peu techno, mais ça touche à un dossier en cours depuis 30 ans au moins, le recensement de tous les médecins et les échanges d’informations entre eux et avec les institutions publiques… ce qui devrait permettre aussi d’être un peu plus précis sur le nombre et l’exercice des médecins en France, toujours assez approximatifs encore à ce jour.
Un peu d’histoire personnelle : Lorsque je suis rentré de l’OMS, en 2007, j’ai décidé de compléter mon inscription de professionnel de santé, car j’étais depuis toujours enregistré à l’ordre des médecins (qualifié en Médecine Générale, Spécialiste de Santé Publique), mais jamais à la DDASS. J’ai pris rendez-vous. La séance s’est révélée un peu surréaliste, car je tentais d’expliquer à mon interlocuteur qu’il existait bien une spécialité médicale reconnue par l’ordre des médecins et qui s’appelait « Santé Publique ». Ca ne rentrait pas dans les cases. Le tout dans une institution où officiaient pourtant de nombreux MISP, les Médecins Inspecteurs de Santé Publique. Il m’a tout de même remis un reçu d’enregistrement de mon dossier, et puis je n’en ai plus jamais entendu parlé.
Quelle ne fut pas ma surprise (bonne) il y a quelques jours lorsque j’ai reçu une belle carte de professionnel de santé (la CPS) de l’ASIP Santé (agence des systèmes d’informations partagés de santé).
Je ne savais pas bien quoi en faire, mais comme on m’annonçait des codes et mots de passe à venir, j’ai patienté. Puis comme rien ne venait, j’ai relu la lettre d’accompagnement de la carte. Il m’était annoncé qu’en fait c’était un renouvellement (!!), et que mes codes précédant étaient toujours valides.
J’ai donc appelé, et il m’a été dit que probablement je n’avais pas reçu la carte antérieure, mais que mes codes ne seraient pas envoyés, car « ma carte est vide », pas d’activité !!!
Il m’a été suggéré de me rapprocher de mon ordre des médecins pour inscrire une activité… Or je cotise à l’ordre en tant que médecin de santé publique et leur déclare mes activités en cours. Un peu fâché, j’ai suggéré que j’allais plutôt leur renvoyer la carte en suggérant qu’ils s’abstiennent dans le futur de dépenser le précieux argent public pour envoyer des cartes non fonctionnelles.
Je crois que cela illustre surtout le fait que ces CPS ne sont en réalité aujourd’hui destinées qu’à gérer l’interface professionnelle pour les soins aux patients, et pas l’ensemble des échanges d’information entre les professionnels de santé, ce qui est pourtant annoncé comme un objectif pas accessoire de ce « réseau des professionnels de santé ».
Pour la santé publique, donc, et comme souvent, ce sera pour plus tard…
C'est bien envoyé. Et plus tard ça sera sans doute jamais !
J'ai reçu ma carte de professionnel de santé (CPS) la semaine dernière. Travaillant dans la communication santé, l'édition médicale… je paye une demi cotisation annuelle au Conseil de l'Ordre des médecins soit 150 euros. Si on me cherche sur l'annuaire des médecins du CNOM, on ne me trouve pas (on peut légitimement penser que j'ai été radié). Je m'en était ouvert à Bernard Glorion, président du CNOM, en 2000. Il m'avait promis de faire quelque chose et de créer des catégories pour que les médecins non exerçants mais cotisants (médecins journalistes, éditeurs, travaillant dans l'industrie pharmaceutique, etc.) puissent figurer dans l'annuaire. Hélas ! Je ne vois toujours rien venir.
Pour en revenir à cette fichue carte CPS de l'ASIP je ne sais pas à quoi elle peut me servir et puis je n'ai pas de lecteur pour l'utiliser. La CPS, une fausse bonne idée ? Je ne suis pas loin de le penser.
Une dernière remarque. Sur la carte vitale on met la photo du possesseur, sur la carte CPS elle ne figure pas…
À une époque où la lutte contre la fraude informatique est une priorité cette « nonchalance acipienne » n'inaugure rien de bon.
Éric Chapeau-Åslund
http://verbeathym.blogspot.com
Rédigé par : Eric Chapeau | 30 octobre 2012 à 13:04
asipienne (pas acipienne) que l'Asip santé me pardonne ;-))))
Rédigé par : Eric Chapeau | 30 octobre 2012 à 13:14
Merci de ce commentaire. Faisons alors une promesse : le premier qui comprends ce qu'on peut en faire en dehors du soin préviens les autres !!!
Rédigé par : Yves Charpak | 02 novembre 2012 à 19:23