Des ministres ont inauguré à Lyon une première Unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) pour assurer une prise en charge psychiatrique des détenus souffrant de troubles mentaux dans un cadre sécurisé.
C'est certainement une avancée dans la prise en charge médicale des détenus, car aujourd'hui, plus de la moitié des détenus entrants sont atteints de troubles psychiatriques...Article
Mais c'est à ce stade qu'on peut poser quelques questions et que l'interprétation de la situation peu diverger un peu. Le Garde des Sceaux nous dit : un détenu sur cinq a DEJA fait l'objet d'un suivi psychiatrique à l'extérieur.
Et si la bonne phrase était : un sur cinq SEULEMENT a fait l'objet d'un suivi psychiatrique... soit moins de la moitié de ceux qui arrivent en prison avec un problème psychiatrique. Il y a donc un problème en amont, d'identification et de suivi des affections psychiatriques.
A une époque pas si lointaine, les hôpitaux psychiatriques étaient remplis de patients dont personne ne pouvait dire quel temps ils devaient rester hospitalisés, dans des conditions souvent difficiles.
Les hôpitaux psychiatriques ont progressivement fermé leurs portes, sous la pression conjointe d'une nécessaire amélioration des conditions d'hospitalisation, de l'évolution de la pensée psychiatrique, soutenant l'idée d'une possible vie en collectivité, avec un accompagnement soutenu, et de la pression économique sur le système de santé.
Mais ceux qui s'y trouvaient en soins n'ont pas tous et pas toujours trouvé au dehors des murs cette prise en charge optimale dans la vie "civile". Et de nombreux citoyens sont nouvellement concernés chaque année. Ce qui a conduit à cette situation paradoxale que faute d'une couverture de soins psychiatriques optimales ce sont les forces de polices qui gèrent au quotidien les "troubles du comportements" accompagnant les maladies psychiatriques... et les juges qui décident du temps d'enfermement.
Nous en sommes là, et s'il est bien qu'on se préoccupe des maladies psychiatriques en prison, il serait bon aussi de se poser plus attentivement la question de la prise en charge en amont des actes qui justifient l'emprisonnement. Pas facile, bien sur, et plus vite dit que fait.
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