Expérience de ce matin : 1ère partie du concours de médecine pour ma fille Pauline (redoublante...).
Je l'accompagne au parc des expositions Paris-Nord, en avance, nuit, très froid. A l'arrivée, les voitures nombreuses sont dirigées vers un parking obligatoire. Et là, 1km5 à pieds dans le froid, verglas à la limite de la praticabilité à travers des espaces et parkings vides... Une pensée pour ceux qui ont des difficultés motrices, une barrière de plus probablement, en tout cas pas très accueillant. On aurait pu nous laisser approcher un peu plus du local d'examen. Pour ma fille pas de problème, l'ambiance est guerrière de toute façon, pas de cadeau à attendre des organisateurs.
Une bise et retour à la voiture. Et là je comprends : les 10 minutes gratuites sont passées. Il faut payer. 500 à 1000 voitures, 3 Euros en moyenne, plusieurs fois en deux jours : il n'y a pas de petits profits, ça fait partie du deal avec le parc des expositions ?
Et ça me ramène au vrai sujet, cette sélection... Nécessaire ? surement. Sous cette forme ? Surement pas. Avec en plus aujourd'hui une obligation de cours privés en parallèle, en bonne entente avec les facultés de médecine (horaires ajustés pour ça...). 80 à 90 % des étudiants. sur 2 ans pour la plupart. Un beau chiffre d'affaire.
On pourrait se poser la question suivante à la place des enseignants : pourquoi faire de bon cours qui suffiraient à la préparation du concours, s'il y a du business qui tourne à côté pour le faire ? Et qui sait, on peut même y participer ? Mais je suis peut-être mauvaise langue...
En France, on ne peut avoir communication des actionnaires d'une société anonyme, et donc de ces écoles, mais les facultés pourraient demander à leurs enseignants titulaires et en herbe leurs participations à ces écoles, comme actionnaires ou comme enseignants, car il y a potentiellement conflit d'intérêt.
En tous cas, les élèves n'y apprennent pas l'humanisme, le respect des autres, de la faiblesse, de la solidarité. Ca n'est pas un critère de sélection, au contraire. Car ils se souviendront du prix qu'ils ont payé leur succès. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'était pareil il y a 35 ans ! j'y étais.
Salut Yves, quel (grand) plaisir de trouver ta prose !
je pense qu'on pourrait dire la même chose sur les futurs "ex" instit ... sélectionnés de plus en plus, mais oups, faut que j'y aille, je reprends plus tard
plein de bizdeVirginie
Rédigé par : Virginie | 07 janvier 2010 à 16:49
Cher Yves,
Je découvre avec un grand intérêt ton blog qui me permet d'avoir ton regard éclairé sur ces sujets qui nous concernent tous, de près ou de loin.
J'espère juste que nos enfants qui subissent ces épreuves difficiles n'en deviendront pas moins des adultes heureux!
A très bientôt,
Fatima.
Rédigé par : Fatima Eddahbi | 07 janvier 2010 à 17:18
Oui Yves tu as raison, on pourrait imaginer des questions sur l'humanisme, la solidarité, le respect des autres, la douleur...
Ce serait assez marrant de sélectionner sur ces thèmes anti-sélectifs mais très liés à ce qui fera la différence entre les bons médecins et les autres, car il est difficile de bien soigner en restant dans la logique du diagnostic, logique à laquelle préparent un peu les deux premières années dont on ne peut se sortir qu'avec méthode...
Rédigé par : Bruno de Baecque | 08 janvier 2010 à 00:59