L'OMS nous explique très bien qu'on ne peut pour l'instant comparer les quelques morts de grippe A(H1N1) confirmées par laboratoire et l'évaluation habituelle de la mortalité par grippe saisonnière (OMS) .
En effet, pour la grippe A, il s'agit des cas confirmés par un prélèvement viral. Or on peut mourrir de grippe sans qu'un prélèvement soit fait, et on peut mourrir sans même qu'un diagnostic de grippe soit évoqué :
c'est souvent le cas des personnes âgées, surtout si elles souffrent de façon chronique d'une maladie respiratoire chronique... L'aggravation brutale et la mort ne font pas toujours l'objet d'une investigation très poussée... Car "ça devait arriver". Et cette attitude est souvent légitime, car "savoir" n'aurait peut-être rien changé à la prise en charge.
En temps normal, avant la grippe A, la mortalité officiellement déclarée à l'INSERM pour la grippe saisonnière était inférieure à 1000 décès par année complète (France).
Ensuite, on procède à des estimations, à partir de modèles qui prennent en compte la "surmortalité" en période grippale par rapport à un niveau de base moyen. Aucun rapport avec des tests de laboratoire. C'est comme ça qu'on arrive à une évaluation de plusieurs milliers de morts estimées par an pour la grippe saisonnière en France.
Pour le nombre de malades (et pas seulement les morts), il y a une imprécision encore plus forte : tout le monde ne consulte pas, et si l'on consulte un médecin il ne fait pas systématiquement un prélèvement. On utilise là aussi des modèles pour estimer, en période grippale, le nombre de personnes qui pourraient bien avoir la grippe.
Pour l'instant, les statistiques ne nous disent donc rien en terme de comparaison de gravité entre grippe A(H1N1) et grippe saisonnière des années précédentes. Il faudra attendre un peu de recul, au moins un ou deux ans de "statistiques", pour se faire une idée raisonnable. La seule chose que l'OMS confirme, est que la gravité semble relativement modérée... Mais que la prudence reste de mise.
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